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Affiche du fil "Une Fois que tu sais" d'Emmanuel Cappellin

« Une fois que tu sais », tu n’es plus la. le même !

Moins d’un mois après la publication du dernier rapport peu réjouissant du GIEC, dont je vous invite à découvrir la vulgarisation sur le site du talentueux @BonPote, j’ai assisté à l’avant-première du 1er long-métrage documentaire « Une fois que tu sais », de et en présence du réalisateur Emmanuel Cappellin au cinéma Les Carmes à Orléans. Je suis convaincue que les gens pensent souvent savoir sans vraiment comprendre les enjeux du dérèglement climatique et ses conséquences donc je suis toujours à l’affût de nouvelles manières d’aborder le sujet selon les sensibilités. Le cinéma, le 7ème art, me semble être un canal plutôt universel pour sensibiliser un maximum de gens de cultures, d’âges ou de milieux différents.

Un voyage initiatique auprès de celles et ceux qui savent

Comprendre les enjeux climatiques, accepter que c’est une réalité pouvant déboucher vers un effondrement de la société (telle que nous la vivons depuis la révolution industrielle) et se mettre en mouvement est, d’après moi, un chemin très personnel parce qu’il touche à nos croyances, notre capacité à dépasser notre égoïsme, abandonner certains rêves…C’est un renoncement pour une renaissance basée sur « ce qui compte vraiment ».

Emmanuel Cappellin Une Fois Que Tu Sais

Ainsi, Emmanuel ne nous propose pas un énième documentaire trop scientifique mais nous partage sa prise de conscience, sa quête de compréhension et de sens auprès d’expert.e.s et de scientifiques, à travers des témoignages. Il se met en scène et se dévoile avec des images magnifiques et tout en poésie. Il partage sa quête pour qu’elle puisse faire écho et pour montrer que nous restons humains avec nos contradictions. Il nous livre son/ un apprentissage « tête – coeur – corps » pour retenir et se mettre en mouvement.

Il part ainsi à la rencontre de Jean-Marc Jancovici, Susanne Moser, Richard Heinberg, Pablo Servigne ou encore Saleemul Huq. Tou.te.s dévoilent leurs constats, leurs craintes, leurs émotions  aussi mais partagent également de belles initiatives, des preuves de résilience. On découvre des humains qui se mettent en mouvement pour transformer le monde et qui essayent de tout leurs êtres.

Ils nous invitent à une transition choisie, la plus humaine possible. Une transition collective et solidaire.

Saleemul Hug, expert du GIEC et porte-parole des pays « les plus pauvres » à la COP21 présente son combat lors de cette COP pour que, par exemple, les pays émetteurs de CO2 paient pour les pertes et préjudices commis envers les autres pays. La clause est adoptée. Une victoire. Peu de temps après Trump se retire alors que les USA sont très émetteurs. Un succès, une déception, les montagnes russes.  Emmanuel et lui vont à la rencontre d’un village au Bangladesh victime de crues à répétition qui fait preuve de résilience en surélevant son village et en faisant de la pêche une nouvelle activité florissante. Ils veulent se battre, jusqu’au bout.

Passer à l'action

Une fois que nous savons (un peu) et que nous comprenons (un minimum) nous prenons conscience de la situation dans laquelle nous sommes et du peu de temps qu’il nous reste pour enrayer la machine. Nous vivons alors les mêmes phases qu’une personne lors d’un deuil. Simplement parce que cette prise de conscience nous permet de comprendre que nous allons devoir faire le deuil de la vie que nous connaissions et que nous aimions. Il va nous falloir nous recentrer sur l’essentiel, pour réapprendre à vivre avec moins mais mieux, mieux pour la planète et le vivant. Ainsi, chaque personne passe, plus ou moins rapidement, par ces différentes états émotionnels : le choc, le déni, la colère, la dépression, la résignation, l’acceptation et la reconstruction. Point évoqué d’ailleurs par Susanne Moser, géographe allemande dans ce film.

Je vous spoile tout de suite. Cet état n’est pas linéaire. Nous naviguons ensuite entre la colère, l’acceptation, l’impuissance, la dépression…même une fois que nous savons  parce que nous sommes éveillés. Et c’est plutôt sain, l’écoanxieté, ou solastalgie, est un signe d’intelligence et de santé physique, qui peut devenir moteur.
Je fais partie de ceux qui savent (un peu, restons humble), et pourtant, en voyant le film d’Emmanuel Cappellin, j’ai trouvé que je ne faisais pas assez. Moi aussi, comme Richard Heinberg et son épouse, je me suis interrogée sur le fait d’avoir des enfants et puis mon envie d’avoir un.e mini-nous a été plus forte « Et si c’était une autre Greta ? » ;-). Moi aussi, j’aurai aimé partir en Allemagne mener une opération de lutte contre l’extraction d’énergies fossiles mais je me suis demandée ce que penserait ma famille si je me faisais arrêter…Fausse excuse…Encore…Alors, j’ai crée Un Pas Vert Aujourd’hui, pour avoir plus d’impact mais surtout pour faciliter le changement de ceux qui s’interrogent, qui ne savent pas par ou commencer mais qui sont conscient.e.s et ont envie. Nous ne sommes pas parfait.e.s mais nous pouvons déjà essayer de faire ce qui est juste, ou ce qui nous semble juste, éthique, à notre échelle. Celle de citoyen.ne, celle de salarié.e ou d’entrepreneur.e…
Alors, allons-nous agir ensemble et dès aujourd’hui ?

Illustration de la talentueuse @NMD_Graph Solution possible

La naissance de nouveaux récits

Emmanuel nous invite dans son village, à Saillans, de 1300 habitants. Village engagé dans la transition puisqu’ils font le choix d’éteindre l’éclairage public à minuit, de tendre vers le « Zéro phyto », de devenir un territoire à énergie positive…mais aussi de favoriser une mobilité plus durable avec des accès à des vélos électriques ou des systèmes de covoiturage. Village engagé également car ils parrainent et accueillent des réfugiés climatiques.

Ce village est un exemple parmi tant d’autres et ces initiatives se multiplient. Sous forme d’écovillages comme en Australie où ils montent un projet d’écovillage de 700 habitations sur 121 ha de terres agricoles par exemple, ou sous forme d’éco-hameaux, de tiers-lieux. Le gouvernement français vient d’ailleurs d’annoncer une aide de 130 millions d’euros pour en développer sur le territoire. En 2018, selon le rapport « Faire Ensemble pour mieux vivre ensemble » 1800 étaient déjà répertoriés. Une bonne nouvelle pour trouver des idées inspirantes, rencontrer des personnes engagé.e.s et appartenir à une communauté qui oeuvre pour un autre modèle.

Rob Hopkins, dans son dernier ouvrage « Et si…On libérait notre imagination pour créer le futur que nous voulons ? » nous invite à imaginer un autre futur souhaitable à partir d’initiatives déjà mises en place.

Julien Vidal, auteur de çacommenceparmoi, nous propose de nouveaux récits à travers deux initiatives, son podcast les 2030 Glorieuses qui donne la parole à des personnes qui se sont mises en mouvement ou encore son guide des conversations utopiques qui permet de concevoir un autre futur possible ensemble.

Sandrine Roudaut sa marraine dans le cadre de cet ouvrage, déclare d’ailleurs « Toutes les belles avancées de l’humanité, nos droits comme nos innovations, qui nous paraissent des évidences d’aujourd’hui étaient toutes des utopies hier. Les belles évidences de demain ne peuvent naitre que dans nos utopies !« 
Et les initiatives sont nombreuses pour changer l’imaginaire collectif sur ce qu’est la réussite, le bonheur ou le futur désiré.

Un format favorisant l’action

Assister à « Une fois que tu sais » est une expérience humaine et collective puisqu’il peut être proposé sous forme de séance – évènement avec un temps d’échange suite à la projection pour que des liens puissent se créer entre ceux qui font ou qui ont envie de faire. Est proposé également un Guide d’actions recensant 150 manières d’agir concrètes, disponible également sur racinesderesilience.org

Nous avons tou.te.s un rôle à jouer pour tendre vers cette décroissance choisie et pilotée. Plus nous serons nombreuses et nombreux à savoir, plus nous serons prêt.e.s et plus nous aurons de l’impact. Alors, commençons par tou.te.s nous retrouver au cinéma le 22 septembre !

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