Les trajets domicile-bureau représentent plus de 12 millions de tonnes d’émission de gaz à effet de serre par an, faisant d’eux le premier post d’émission de CO2 du bureau.
Parmi ces déplacements, les 3/4 d’entre eux s’effectuent en voiture généralement avec une seule personne par véhicule.
Peut-être est-il temps d’imaginer de nouvelles solutions pour se déplacer autrement ?
Voici quelques gestes à adopter pour réduire ces émissions.
Je réalise un bilan, pour comprendre d’où je pars
Avant de tout révolutionner, nous vous invitons à faire votre bilan CO2 des émissions car c’est toujours bien d’avoir un ordre de grandeur . Savoir d’où on part afin d’ estimer l’effort à fournir est une bonne première étape.
Plusieurs acteurs ont travaillé sur le sujet pour nous faciliter la tâche en créant des calculateurs ou comparateurs d’émissions de CO2.
La SNCF propose un comparateur de mobilité permettant d’évaluer, pour un trajet entre 2 villes 3 critères :
– Temps nécessaire pour se rendre d’un point A à B.
– Emissions de GES (Gaz à Effets de Serre) émises pour chacun des moyens de transport sur cette distance.
– Temps utile, soit le temps libéré par chacun de ces moyens pour vous consacrer à vos occupations personnelles ou professionnelles.
Ce dernier critère est intéressant car il peut être valorisé comme du temps effectif de travail permettant de justifier des horaires plus souples.
Il est ainsi possible de comparer le train, le bus, le covoiturage et la voiture. Malheureusement, a date, toutes les villes ne sont pas disponibles dans ce comparateur. Il offre cependant un ordre de grandeur et des données chiffrées utiles incitant au passage à une mobilité plus douce.
L’ADEME a également mis en place son comparateur de mobilité. Deux modes proposés : Soit vous saisissez le nombre de km parcourus ou à parcourir pour le comparer aux émissions d’ autres moyens de transport soit vous choisissez un mode itinéraire qui calculera le nombre de km pour vous.
Ainsi, l’utilisation de ces deux outils met en lumière que :
– La voiture, avec un conducteur seul, pollue plus que d’autres moyens de transports,
– D’autres solutions existent déjà, offrant parfois moins de flexibilité et un coût parfois plus élevé. Dans ces deux cas, il devient pertinent de réfléchir à une solution globale avec son entreprise et le territoire.
A noter que, dans un cas comme dans l’autre la construction des véhicules (voiture, vélo, batterie, train, avion…) et des infrastructures (routes, rails, aéroports…) n’est pas incluse ceci faisant trop de variables complexes à intégrer.
Je me renseigne sur le PDU – Plan de Déplacements Urbain
La loi rend obligatoire l’élaboration d’un plan de déplacements dans les périmètres de transports urbains dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants. Ces plans sont révisés tous les cinq ans.
Si vous vivez ou travaillez dans une agglo de moins de 100 000 habitant.e.s, renseignez-vous auprès du service transport de votre mairie. Peut-être existe-t-il des solutions dont vous n’avez pas connaissance ?
J'imagine et teste des alternatives pour tout ou partie de mes trajets
Pierre Rhabi dit justement : “De la maternelle à l’université on est enfermé. On appelle cela un “bahut”. Ensuite, tout le monde travaille dans des petites et des grandes “boites”. On va s’amuser en “boite” en conduisant sa “caisse”. Puis, nous avons une dernière boite ou on stocke les vieux en attendant la toute dernière boite…”
Et si nous prenions l’air pour nous rendre au bureau ? Si nous y allons « Out of the box » ?
Je parcours des courtes distances : La mobilité douce -ou propre- est ma meilleure alliée
Savez-vous que selon l’Insee 42% des français.e.s prennent la voiture pour moins d’1 km ?
La mobilité douce regroupe l’ensemble des moyens de transport respectueux de l’environnement soit ceux n’émettant pas ou peu de CO2 tels que la marche à pied, le roller, le skate ou le vélo (à assistance électrique ou pas).
Des bénéfices multiples
Ces moyens de transport apportent de nombreux bénéfices comme :
– La réduction des émissions de gaz à effet de serre,
– Une meilleure santé grâce à l’activité sportive ou,
– La réalisation d’économie financière, non dépensée en carburant ou en entretien, contrôle technique, assurance, par exemple.
Certaines entreprises, comme Les Cycloposteurs, ont mis la mobilité douce au cœur de leur activité.
Le vélo, un allier en vogue
Pour les trajets un peu plus longs voir jusqu’à 5km, adoptez le vélo ou la trottinette – en version électrique si besoin selon la morphologie urbaine. Ils peuvent souvent être tout aussi rapide que la voiture en milieu urbain.
Pour encourager la pratique du vélo, si votre entreprise n’en a pas, proposez l’installation d’un parking à vélos.
Vous ne possédez pas de vélo et vous souhaitez tester ce moyen de locomotion avant de vous engager ? De nombreuses villes proposent des bornes pour les louer, comme Velib’ à Paris. Renseignez-vous sur ce que propose votre ville.
Pour mémoire, la loi d’orientation des mobilités projette et donc favorise :
- L’usage du vélo via le développement d’infrastructures sur le territoire,
- La mise en place d’un plan de lutte contre le vol,
- Un cadre incitatif avec le forfait « Mobilités durables »,
- Le développement d’une culture du vélo…L’ objectif est de passer de 3 à 9% la part du vélo dans les trajets quotidiens en 2024.
- Le co-voiturage via une possibilité pour les collectivités de subventionner ce mode de déplacement, via la création de voies réservées aux abords des métropoles et la possibilité d’être intégré au forfait « mobilités durables ».
Récemment, un baromètre des villes marchables et des villes cyclables est paru permettant d’évaluer la facilité de mise en oeuvre d’une telle démarche au sein de votre ville.
« Quand ton moral est bas, quand le jour te paraît sombre, quand le travail devient monotone, quand l’espoir n’y est pas,
grimpe sur un vélo et roule sans penser à autre chose que le chemin que tu empruntes. »
Arthur Conan Doyle
Je parcours de longs trajets, j'opte pour les transports en commun
Pour les trajets de longues distances, les moyens de transports en commun comme le bus, tramway, métro ou train sont d’excellentes alternatives à la voiture. Souvent plus économiques, plus rapides et moins polluants (jusqu’à 7 fois moins de CO2 émis).
Pour effectuer vos trajets d’une ville à une ville voisine, si cela est possible, utilisez les bus ou tramway. Adieu le paiement du parking et le temps perdu à chercher une place.
Le train, une option trop peu envisagée
Pour ce qui est des trajets plus longs, le train est souvent une bonne option.
Avec le comparateur de mobilité de la Sncf, on peut voir, par exemple, que pour un trajet Orléans-Paris, le train est le moyen de transport le plus respectueux de l’environnement et celui qui vous permet d’avoir du temps utile pour travailler, vous reposer, lire, … ou toute activité que vous ne pourriez faire en conduisant.

La SNCF propose d’ailleurs un site « assistant-personnel SNCF » sur lequel vous trouverez tous les TER, contrairement au site Oui sncf qui ne répertorie pas tout (Source : Guichetier orléanais). Pour favoriser la mobilité dans les déplacements interrégionaux, des cartes REMI sont accessibles, offrant jusqu’à 50% de réductions sur les trajets en semaine et 66% les week-ends.
Ils proposent également des Pass découvertes qui permettent sur 2 ou 3 jours consécutifs de bénéficier de tarifs préférentiels valables de 1 à 5 personnes.
Ainsi, vous êtes plusieurs à faire le trajet Orléans-Tours lundi et mardi, ce pass peut vous coûter 45€ à 5 soit moins de 10€ par personne. Bien sûr, une réflexion avec votre employeur à la manière d’aménager vos horaires pour que ceux-ci soient compatibles avec les horaires du train est nécessaire.
De même, de nombreux trains TER vous permettent d’embarquer votre vélo pour ne plus être dépendant.e ensuite des bus ou trams ou tout simplement d’ajouter des coûts annexes.
Une bonne combinaison pour améliorer son empreinte, gagner du temps utile et rester en forme !
Des endroits mal, peu ou pas desservis, des horaires inadaptés, un coût parfois élevé comptent parmi les principaux inconvénients de ce type de transport. Une autre solution existe : le covoiturage.
Efficace et convivial, je pratique le co-voiturage
Aujourd’hui, d’après le Ministère de la Transition Ecologique, plus de 900 000 personnes covoiturent pour aller au travail, ces trajets représentent 3% des trajets domicile-travail, selon le gouvernement.
Cette solution, en plus de permettre aux salarié.e.s d’apprendre à se connaître et de créer des liens, permet :
- De réduire les frais de déplacement que ce soit pour le conducteur et les passagers. Il est estimé à environ 2 000€ l’économie annuelle d’un salarié résidant à 30 km de son travail et pratiquant le covoiturage quotidiennement, selon île de France Mobilités.
- De limiter le nombre de véhicules en circulation, ce qui permet de limiter les nuisances. D’après Blablacar, le covoiturage longue distance aurait permis d’éviter, en 2018, l’émission de 272 746 tonnes de CO2.
- De compenser les zones mal desservies par les transports en commun.
N’hésitez pas à proposer le covoiturage à vos collègues, ou à adhérer au service de covoiturage de votre entreprise. Et s’il n’en existe pas, créez-le.
Ce covoiturage pour vous rendre sur votre lieu de travail peut également se faire avec d’autres personnes que vos collègues en utilisant les sites et applications de covoiturage existants. Peut-être allez-vous enfin rencontrer la DRH de l’entreprise à côté ? Le covoiturage peut également vous permettre d’élargir votre réseau personnel et professionnel avec des personnes qui ont des valeurs communes.
L’application Klaxit est spécialisée dans le co-voiturage domicile-bureau, une piste à explorer ?
Je mixe présentiel et télétravail
La meilleure manière de limiter ses émissions de CO2 reste bien sûr de limiter ses déplacements. Ainsi, la crise sanitaire a révélé que pour bon nombre de postes, le télétravail était possible, avec quelques ajustements bien sûr.
L’ADEME propose un calculateur permettant de connaître le CO2 « économisé » par an en télétravaillant plutôt qu’en se rendant au bureau.
Certaines entreprises ont d’ailleurs opté pour le 100% télétravail comme l’éditeur Lyonnais Troops. Il a vu ainsi la productivité des équipes progresser de 25%. 100% de télétravail mais avec des possibilités de se rencontrer :
– via des locaux disponibles à Lyon pour travailler physiquement si besoin,
– ou encore des locations de places dans des espaces de coworking pour ceux ou celles qui n’ont pas des domiciles adaptés au télétravail,
– et bien sûr deux jours de séminaire organisés de manière bi-mensuelle.
L’humain nous a manqué pendant le confinement, ne l’oublions pas. Nous devons mixer présentiel et distanciel.
Quelques réglages indispensables à l’heure ou plus d’un tiers des français ne souhaite pas retourner au bureau selon l’étude « The New Workplace: Re-imagining Work After 2020 ».
Je me renseigne sur les aides existantes pour faciliter mon passage vers une autre mobilité
Le crédit mobilité
C’est un crédit destiné aux salarié.e.s choisissant de renoncer partiellement ou définitivement à leur véhicule de fonction. En l’échange de cela, les salarié.e.s reçoivent une compensation financière, en fonction de l’entreprise, du prix du véhicule de fonction et du statut du salarié.e, pour leur permettre de payer leurs déplacements professionnels et personnels. Cela comprend donc l’achat de billets de train, d’abonnements à tous moyens de transports en commun, aux frais de location de voiture ou bien aux frais des déplacements pour les vacances.
Ce crédit a pour but d’aider les entreprises à réduire le nombre de véhicules dans leur flotte automobile, permettant par la même occasion de réduire les émissions de CO2 de ces véhicules.
Cela permet également aux entreprises, mettant en place une politique RSE, de faire un grand pas vers un modèle économique durable, respectueux de l’humain et de l’environnement.
Fin septembre 2020, le service Velib’ annonçait la mise en place d’un système d’abonnement destiné aux employeurs, le « V-Max Pro ». Il s’agit d’un abonnement annuel permettant l’accès illimité au service Velib’ pour les salariés. Celui-ci est pris entièrement en charge par les employeurs. Les personnes bénéficiant de cette offre auront droit à l’accès illimité aux Vélib’ (électriques inclus) dans la limite d’1h et 30 minutes respectivement.
La prime à la conversion
Depuis le 26 juillet 2021, si vous souhaitez vous débarrasser de votre vieux véhicule polluant (diesel ou essence) vous pouvez bénéficier d’une prime à la conversion cumulable au bonus écologique.
Ainsi, vous pourrez acquérir :
– Une voiture ou camionnette moins polluante,
– Un vélo à assistance électrique ou cargo (environ 1500 €) avec un bonus écologique de respectivement 200 ou 1000 €,
– Un véhicule poids lourd.
Pour plus d’informations sur les conditions d’éligibilité, consulter le site du gouvernement sur ce sujet.
De plus, 131 communes de la Métropole du Grand Paris s’engagent à mettre en place des Zones à Faible Emission (ZEF) et proposent une aide supplémentaire pouvant aller jusqu’à 6000€. D’autres communes suivent…Restez connecté.e.s !
La mobilité durable, le graal ultime
Qu’est-ce que la mobilité durable ? Il s’agit de repenser l’aménagement du territoire et de l’espace urbain tout en prenant en compte les problématiques liées à l’environnement et au développement durable. Elle a pour but limiter les émissions de GES liées aux transports et de favoriser le recours aux mobilités douces tout en limitant les inégalités territoriales dues au fait que certaines zones soient mal desservies par les transports en commun.
Cette réflexion sur la mobilité durable est très importante puisque, selon Wimoov, 12 millions de français font face, quotidiennement, à des difficultés pour se déplacer, forçant 27% d’entre eux à renoncer à un emploi à cause de cela.
Parmi eux, 55% estiment ne pas avoir le choix pour leurs déplacements quotidiens et 84% d’entre eux sont contraints d’utiliser la voiture.
La plupart de ces personnes ne vivent pas dans de grandes métropoles, comme le montre le schéma en dessous.

Il y a une grande inégalité face à la mobilité. Les français vivant dans des communes isolées n’ont pas le choix et doivent utiliser leurs voitures et allouer ainsi une plus grande part de leur budget aux déplacements que les habitants de grands pôles urbains, par exemple.

Comment se rapprocher d’un système de mobilité durable qui rendrait tout le monde égal face à la mobilité ?
Il y a tout d’abord le Plan vélo, une solution annoncée par le gouvernement en 2018. Ce plan, d’un fond de 350 millions € sur 7 ans, a pour but d’aider les collectivités territoriales à construire des pistes cyclables pour que d’ici 2024, la part des déplacements quotidiens à vélo soit triplée. Selon le gouvernement, d’après des chiffres de décembre 2020, 51 154 km de pistes cyclables et voies vertes ont déjà été déployées grâce à cette aide.
L’expansion des transports à la demande (TAD) est également une solution. Les TAD sont un type de service de transport ne suivant pas d’itinéraires et d’horaires précises et, à la différence des taxis, les trajets ne s’effectuent généralement pas individuellement. Ce mode de transport à la demande est une bonne alternative pour pallier les zones peu desservies ou pour organiser des activités en groupe.
Toujours d’après Wimmov, 38% des automobilistes prévoient de réduire l’usage de leur voiture d’ici 10 ans et 1 Français sur 2 pourrait être amené à réaliser ses trajets quotidiens à vélo s’il y avait des structures sécurisées.
La loi d’orientation des mobilités accompagne justement dans ce sens en :
– Investissement mieux et plus dans les transports quotidiens,
– Facilitant et encourageant le déploiement de nouvelles solutions pour permettre à tou.te.s de se déplacer,
– En favorisant une mobilité plus propre.
Les Français ont envie de changer de mobilité, il ne reste plus qu’à leur en donner la possibilité. Et vous ? Comment allez-vous contribuer positivement ?
Chez Un Pas Vert Aujourd’hui, nous avons fait le choix d’investir dans :
– Une carte Remi Liberté et des Pass Découvertes pour les interventions de plusieurs dizaines de kilomètres,
– Un vélo d’occasion, acheté sur le bon coin, pour tous les courts trajets (domicile – gare/ gare – lieu de rendez-vous/ domicile – lieu de rendez-vous).
Et lorsque nous devons prendre la voiture, nous commençons par covoiturer. A vrai dire, ça nous a même permis de faire de belles rencontres.
Effectivement, aller vers une mobilité plus douce n’est pas toujours facile, ni pratique et demande de l’organisation cependant, à force de sensibilisation, nos partenaires sont plutôt enthousiastes face à cette démarche.
Si vous souhaitez sensibiliser puis développer la mobilité douce au sein de votre structure mais vous vous interrogez sur ce qu’il est possible de faire et de quelle manière, nous serons ravi.e.s d’en discuter, contactez-nous.